Est-il vital de consulter un psy ? 4 clés pour décider.
Peut-être avez-vous déjà envisagé de consulter un psy après avoir lu mon article du 5 mars. Malgré cela, il est possible que vous hésitiez encore… Je comprends parfaitement vos réticences. La quête de perfection, bien qu’inatteignable, nous amène souvent à nous interroger sur l’utilité d’investir temps et argent dans une psychothérapie. Pourtant, la décision de créer un espace de parole et de réflexion sur soi est cruciale. De plus, cela mérite une mûre réflexion sur vos aspirations personnelles.
Pour vous guider, je propose 4 questions clés à se poser. Il s’agit d’un exercice de réflexion pour évaluer votre situation et clarifier vos attentes envers la thérapie.
Ce premier pas pourrait être le début d’un changement significatif dans votre vie. Découvrez ces questions fondamentales pour faire le choix le plus éclairé pour satisfaire votre besoin.
Identifiez vos défis personnels : pourquoi voudrais-je consulter un psy ?
Afin d’estimer son besoin d’accompagnement par un professionnel, la première étape est de vous demander : « Quelles sont les problématiques que j’aimerais modifier chez moi ? Qu’est-ce qui pèse sur mon quotidien et m’empêche d’avancer ? » Ces questions sont fondamentales.
Sur un papier, je vous invite à noter ce qui vous préoccupe le plus. Cela pourrait être :
- une consommation d’alcool problématique,
- une peur paralysante de prendre la parole en public, des nuits blanches d’insomnie,
- une anxiété si forte qu’elle vous empêche de sortir et de profiter de la vie, une peur de conduire,
- ou cette sensation constante d’avoir « la boule au ventre » avant toute nouvelle expérience.
- ou peut-être est-ce un objectif que vous n’arrivez pas à atteindre depuis longtemps,
- le désir d’améliorer vos performances sportives, une sensibilité accrue aux remarques,
- ou une difficulté à affirmer vos opinions sans craindre le jugement d’autrui.
La clarification de ces problématiques est un premier pas vers la décision de consulter un psy.
Les répercussions quotidiennes :
comment mes problèmes m'affectent-ils ?
Lorsque nous faisons face à des problématiques dans notre vie quotidienne, il est important de s’interroger sur les conséquences qu’elles engendrent. Ces conséquences peuvent affecter votre pensée, vos émotions, votre comportement et même votre corps. En conséquence, il est nécessaire de les identifier et de les comprendre pour mieux les gérer. Ainsi, la réflexion sur ces impacts peut vous conduire à réaliser l’importance de consulter un psy pour obtenir de l’aide.
Aussi ces répercussions peuvent s’exprimer dans 4 registres :
Le mental
Il est fréquent de constater une tendance à l’obsession autour de la problématique. Cela peut se traduire par une rumination constante. C’est à dire que les mêmes phrases négatives et croyances limitantes se répètent en boucle dans notre esprit : « Je ne suis pas capable », « Je suis nul.le », « Comme d’habitude, je n’y arriverai pas », « Je ne suis pas à ma place », « Je ne mérite pas d’être heureux.se »… Ces pensées, en plus d’être destructrices, peuvent sérieusement entraver notre capacité à avancer et à trouver des solutions.
L'émotionnel
Les situations difficiles de la vie déclenchent inévitablement une cascade d’émotions, souvent intenses et complexes. Sans une attention adéquate, ces émotions comme la honte, la peur, la tristesse, la culpabilité, la colère, et le dégoût… peuvent devenir écrasantes. Ces ressentis courants, lorsqu’ils sont ignorés ou mal gérés, exercent une pression considérable sur notre bien-être émotionnel. Reconnaître et adresser ces émotions est crucial pour maintenir une santé mentale équilibrée.
Le somatique
En effet, notre corps peut également réagir à ces tensions psychiques. Les expériences vécues peuvent laisser des empreintes de stress sous forme de douleurs physiques (dans le dos, les articulations, maux de tête, maux de ventre, tensions musculaires…). En outre, l’inconfort d’une situation peut également provoquer des réactions physiologiques (augmentation du rythme cardiaque, de la respiration, frissons, sueurs…). Ces manifestations somatiques sont des signaux d’alerte que votre corps vous envoie pour vous indiquer que quelque chose ne va pas dans la sphère émotionnelle ou mentale.
Le comportemental
Et enfin, vos problématiques peuvent se traduire par des actions qui ont des conséquences sur votre quotidien ou vos projets. Par exemple, une phobie spécifique, comme la peur de conduire, peut limiter considérablement l’accès à certaines opportunités d’emploi, réduisant ainsi les perspectives de carrière. Le manque de sommeil dû à l’insomnie peut entraîner une fatigue chronique, affectant votre performance au travail et vos relations sociales. Par ailleurs, des retards répétitifs, peuvent créer des tensions avec les collègues et les supérieurs… Reconnaître et comprendre l’impact de vos problèmes sur votre comportement est un pas crucial vers le changement.
Vous venez d’identifier précisément comment une problématique affecte votre pensée, vos émotions, votre comportement et votre corps. Désormais, nous pouvons réfléchir sur l’intensité de chacune des conséquences notées.
Évaluez votre mal-être : à quel point ces difficultés perturbent-elles ma vie ?
Évaluer le degré de gêne que peut représenter certaines pensées, émotions, comportements ou sensations corporelles désagréables dans votre vie est essentiel pour décider de consulter un psy.
Pour quantifier cette gêne, l’utilisation d’une échelle allant de -10 à +10 peut s’avérer particulièrement utile.
- Un score de -10 signifie que l’impact de ces expériences sur votre quotidien est extrêmement négatif et invalidant, entravant significativement votre qualité de vie.
- En outre, un score de 0 indique une neutralité, où ces pensées ou sensations n’affectent pas votre quotidien,. Elles vous laissent indifférent quant à leur présence ou leur absence.
- A l’opposé, un score de +10 reflète une expérience extrêmement positive, quelque chose que vous chérissez et souhaitez maintenir à tout prix, en raison du plaisir qu’elle vous apporte.
Pour ceux qui trouvent difficile de quantifier objectivement leur expérience, une astuce consiste à utiliser une échelle visuelle avec des expressions faciales correspondant aux différents niveaux de l’échelle numérique. Ainsi, en identifiant la gêne ressentie et en choisissant le visage qui semble le plus représentatif de votre état, vous pourrez plus facilement associer un chiffre à votre vécu.
L’intérêt de cette démarche réside dans sa capacité à fournir une mesure concrète de l’impact de certaines pensées, émotions, comportements ou sensations sur votre vie.
Cela permet :
- de prendre conscience de l’ampleur de cette gène
- et ainsi d’évaluer le besoin d’accompagnement par un professionnel.
- Mais aussi de suivre l’évolution de votre état au fil du temps.
En mesurant l’efficacité des stratégies mises en place pour améliorer votre situation, vous pourrez ajuster votre approche en fonction des résultats obtenus.
Fréquence, durée, récurrence : mesurer l'impact réel de mes problèmes et envisager de consulter un psy
Vous venez d’évaluer l’impact des pensées, émotions, comportements ou symptômes somatiques désagréables sur votre vie. Il est important de passer à la dernière étape : mesurer leur fréquence, durée, et récurrence. Cette étape vous aidera à comprendre à quel point ces expériences négatives s’inscrivent dans votre quotidien et, par conséquent, à estimer l’urgence et la nécessité de consulter un psy.
La fréquence
La fréquence à laquelle vous rencontrez ces gênes ou ce mal-être est un indicateur clé. Si vous constatez que ces pensées, émotions, comportements ou vécus corporels surgissent souvent, leur impact sur votre bien-être quotidien peut être significatif. Ils peuvent même venir gâcher des moments agréables de votre vie. En effet, votre attention est captée par les symptômes de vos problématiques. Cela vous empêchant de profiter pleinement de l’instant présent.
La durée
De plus, il est nécessaire de réfléchir à la durée pendant laquelle vous avez vécu avec ces problématiques. Demandez-vous depuis combien de temps ces symptômes sont présents et s’ils se sont aggravés avec le temps. Cette réflexion vous permettra de saisir l’évolution de votre état et de reconnaître la nécessité d’une intervention.
La récurrence
Enfin, sachez considérer la récurrence de certains événements. Il est possible que vous ayez déjà constaté une amélioration voire même une disparition de vos symptômes, pour les voir réapparaître ultérieurement, peut-être dans des contextes légèrement différents. Cette récurrence peut indiquer des déclencheurs spécifiques dans votre environnement ou dans certaines situations. Cette répétition souligne l’importance de comprendre et de traiter les racines de votre mal-être.
L’objectif de cette démarche est de mieux évaluer les changements, qu’ils soient positifs ou négatifs, et l’efficacité des solutions que vous aurez mises en place. En ayant une vue d’ensemble précise de la fréquence, durée et récurrence de vos expériences désagréables, vous serez mieux équipé pour prendre des décisions éclairées concernant vos besoins, vos priorités et améliorer de manière significative votre qualité de vie.
A présent faites le bilan : Consulter un psy ou laisser lâcher prise et vivre avec ?
La démarche introspective que vous venez de suivre à travers cet article n’est pas anodine. Elle est le reflet d’une prise de conscience essentielle de vos besoins. Les questions abordées ici visent à vous guider vers une meilleure compréhension de vous-même, de vos besoins et des obstacles qui ponctuent votre vie. Comme nous l’avons vu dans le précédant article, la décision de consulter un psy ne doit pas être perçue comme un aveu de faiblesse. En revanche, il doit être considéré comme un acte de courage et un investissement dans votre santé mentale et émotionnelle.
En tant que psychologue, je suis là pour vous accompagner en vous offrant un espace sécurisé et bienveillant où vous pourrez explorer vos pensées, vos émotions et les schémas qui régissent votre vie.
Ensemble, nous pouvons travailler à dénouer les fils complexes de votre histoire personnelle, à identifier et à transformer les croyances limitantes qui vous empêchent d’avancer. Ainsi, nous développeront des stratégies efficaces pour faire face aux défis quotidiens.